Les femmes et l'argent : Une histoire qui ne date pas d'hier.

Mar 01, 2024

Avant, j'aimerais souligner qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises façons d’être, de faire ou de voir. Il y a surtout celles que tu choisis consciemment et qui sont alignées avec tes valeurs profondes, avec la femme que tu souhaites incarner.

J’insiste sur le “choisir consciemment”, car tant que nous ne prenons pas de recul pour questionner nos façons d’être, de faire et nos croyances, nous fonctionnons par défaut, à travers ce qui nous a été transmis de nos familles, de l’histoire, de notre culture, de l’éducation…

Sans remise en question, nous ne faisons que reproduire ce qui nous a été légués, nous stagnons plutôt que d’évoluer.

Quand j’ai lu l’histoire de Sandra, j’ai ressenti un profond malaise.

L’histoire de Sandra

Sandra est en couple avec un homme. Après quelques années de vie commune, ils ont eu un enfant. Pour que leur rapport soit juste et équitable, elle comptabilise minutieusement son apport financier et celui de son conjoint dans le compte conjoint. Pour s’occuper de leur fille et d’un commun accord, Sabine occupe un temps partiel. Pour compenser sa perte salariale, elle demande à son compagnon de la payer puisqu’elle estime qu’il est injuste de ne pas être rémunérée pour son travail de garde parentale alors que son conjoint exerce un travail rémunéré à temps plein pendant ce temps.

À première vue, j’étais mal à l’aise avec l’idée qu’une mère veuille se faire payer pour s’occuper de sa propre fille. J’avais l’impression que ça remettait en question l’amour inconditionnel qu’une mère pouvait porter à son enfant.

Puis, je me suis mise à réfléchir d’un point de vue objectif, en enlevant mes préjugés et mes “malaises”.

J’ai pris conscience que j'associais le fait que Sandra veuille se faire payer pour s’occuper de l’enfant à un manque d’amour d’une mère envers l’enfant or, ce n’est pas de cela dont il était question.

Le fait qu’elle veuille être rémunérée pour le temps qu’elle passe à s’occuper de l’enfant ne remet pas en question l’amour que Sandra a pour lui. Ça remet plutôt en question le fait qu’elle veuille être reconnue et rester indépendante financièrement. Ça remet en question le modèle de “l’homme pourvoyeur et de la femme au foyer”.

C’est un fait. Pendant que la femme reste à la maison pour s’occuper des enfants, elle est doublement pénalisée financièrement.
Puisqu’elle reste à la maison au-delà du congé de maternité, elle ne va pas cotiser autant pour sa retraite.

De plus, son évolution de carrière va être retardée. En étant absente du marché du travail, il est évident que la carrière de la femme se développe moins rapidement que celle de son conjoint.
C’est d’ailleurs deux raisons qui expliquent pourquoi les femmes ont des retraites et des fonds de pensions plus petits que les hommes.

En plus, si les femmes fondent une famille sans être mariées, à moins d’avoir des documents signés chez le notaire, elles ne seront pas reconnues et n’auront droit à aucun argent.

Une séparation qui coûte trop cher

Récemment, j’ai accompagné une femme qui a dû “sacrifier” sa carrière pour prendre soin de son enfant qui avait un léger handicap.

Lorsqu’elle et le père de l’enfant se sont séparés après 15 ans de vie commune, surprise ! Elle n’avait droit à rien alors que lui avait pu accéder à des postes de hautes responsabilités grâce au sacrifice de sa conjointe.

À 50 ans, elle avait un REER d’à peine 50 000$ alors que son conjoint avait accumulé plus de 700 000$. Comme ils n’étaient pas mariés, elle n’avait droit à rien.

Heureusement, il y avait un papier notarié indiquant qu’elle possédait la maison à hauteur de 40% même si son nom n’apparaissait pas sur les titres. Sans ce papier, légalement, elle n’aurait rien eu du tout.

Lorsqu’une femme choisit de rester auprès de ses enfants plutôt que d’aller sur le marché du travail, elle se met dans une position de vulnérabilité et de dépendance vis-à-vis de son compagnon, qui lui travaille à temps plein.


Des histoires d’horreur comme celle de ma cliente, il y en a à la tonne.

Aucune femme n’a envie d’être la prochaine n’est-ce pas ?

Le courage de poser les bonnes questions

Pour beaucoup de femmes, l’argent est un sujet malaisant et tabou. Pourtant c’est un sujet important, surtout à notre époque.

Les femmes qui ne prennent pas la responsabilité (et le courage) d’aborder le sujet de l’argent avec leur conjoint courent le risque de se retrouver dans une position précaire et de ‘’victime’’ advenant une séparation.

On est libre de créer notre vie comme bon nous semble et d’ignorer les sujets délicats et potentiellement conflictuels. Il faut alors en accepter les conséquences si la situation venait à changer.

On peut vouloir rester à la maison pour prendre soin de nos enfants, mais je pense qu’il est important d’en discuter avec son partenaire pour mieux comprendre comment lui voit cela.

Quelle est sa position ?

Trouve-t-il normal que sa femme ne cotise pas pour sa retraite pendant que lui accumule des REER, des augmentations, des promotions parce qu’elle reste auprès de ses enfants? …

Que se passerait-il financièrement advenant une séparation ?

Dans mon prochain blogue, on fait un peu d’histoire pour comprendre d’où vient ce modèle de “l’homme pourvoyeur” afin d’en déconstruire les
croyances auxquelles nous sommes encore inconsciemment attachées.

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